Alors que la surveillance numérique à distance de l’agriculture s’affirme dans les années 2000 comme un pilier majeur des nouvelles régulations environnementales du secteur, le Brésil offre l’exemple des capacités de l’agrobusiness à subvertir ces instruments à son profit. En décrivant le déploiement et les usages politiques du cadastre environnemental rural, nous montrons qu’au-delà d’objectifs de verdissement institutionnel à destination des marchés agricoles internationaux, cette plateforme en open data a été une pièce maîtresse pour l’agrobusiness national dans sa quête de marges de manœuvre vis-à-vis des ONG de conservation mais aussi des transnationales agro-industrielles. Cet article propose d’explorer ce que le numérique apporte aux acteurs dominants du monde agricole brésilien dans leur recherche d’autonomie sectorielle.
Autores: